« OH MON DIEU JE SUIS DESOLEE ! » Comme tous les matins je prenais ma douche, mais en entrant dans ma chambre et mettant ma serviette autour de la taille, donc si on note bien, j'étais nu, une jeune demoiselle était là. A mes souvenirs, je n'avais pas couché avec elle.
« Vous auriez pu frapper ! » Je nouais ma serviette, alors qu'elle prenait la fuite. C'était quoi ça ? J'avais rendez-vous avec mes amis dans la journée, et je n'avais pas le temps de voir tout ça. J'enfilais un tee-shirt, un jean, et je descendis les escaliers avant de retrouver la demoiselle en compagnie de ma mère.
« Ah Raphaël tu tombes bien ! » J'arquais un sourcil.
« Abigaël est la fille de Julia, et sera à partir d'aujourd'hui gouvernante à la maison. » Je vis que la demoiselle avait toujours le rouge aux joues mais j'avais juste une question en tête : comment la harpie me persécutant dans l'enfance avait pu engendré une si jolie fille ? Gosh. Elle avait l'air d'avoir mon âge en plus.
« Julia sera absente pour un temps indéterminé. » J'allais poser une question mais ma mère me coupa la parole.
« Je vais rejoindre ton père à Londres pendant quelques temps, pour la société. En espérant que pendant mon absence tu l'étudies ! » Elle prit son sac et sortit de la maison en nous laissant tous les deux.
« Je suis vraiment confuse pour ce qui s'est passé tout à l'heure. » Elle avait l'air vraiment gênée, au pire ce n'était pas la première fois qu'une fille me voyait en tenue d'Adam hein.
« Ne vous en faîtes pas pour ça. » Je pris place dans la cuisine pour petit-déjeuner. Elle avait des gestes peu sûrs et je constatais qu'elle ne devait pas faire ce métier auparavant. Je ne dis ce pendant rien.
« Attends, ta gouvernante maintenant, elle a environ ton âge ? Woah, on dirait qu'il va se passer des choses intéressantes. » Robbie me regardait avec un grand sourire aux lèvres.
« Arrêtes tes conneries, tu sais très bien que je ne sors pas avec des filles qui ne sont pas de la haute. » « Oh sortir ? Plutôt coucher non ? » intervint Zooey.
« Ca ne te ferait pas de mal. » « Figure toi qu'hier soir j'étais avec un apollon... » « Gay ? » « Ta gueule. » Elle se remit à manger en me tirant la langue. On se chamaillait toujours autant.
« Moi je suis sûre, qu'elle ne laissera pas Raphie de marbre. » La petite soeur de Robbie était intervenue, et je la regardais.
« Arrêtes de dire des conneries aussi ! C'est de famille ? » Le repas continuait, et je rentrais que le soir et je vis Abigaël qui s'affairait à finir un nettoyage dont elle ne s'en sortait pas.
« Besoin d'un coup de main ? » « Non, non ne vous dérangez pas. » Elle avait l'air d'avoir pleuré. Je ne voulais pas me mêler de sa vie alors je montais les escaliers, même si je pense qu'elle avait du attendre que je sois là-haut pour pleurer de nouveau.
« Vous pouvez préparer vos céréales tout seul ! » J'étais bouche bée, elle avait posé devant moi du lait, des céréales. Elle avait vraiment les gênes de sa mère, mais elle au moins m'aurait préparé mon petit-déjeuner.
« Très drôle. » « Ce n'était pas une plaisanterie. » Elle partit dans le salon en me laissant seul avec mon bol vide. Ouai... Finalement j'irai acheter un truc au starbuck du coin. Je me levais pour la rejoindre dans la salon.
« Qu'est ce qu'elle a Julia pour qu'elle ne soit pas revenue en un an ? » C'était comme si ma question avait fait l'effet d'une bombe. Le visage d'Abigaël devint tout blanc. Je venais de produire un mutisme. Je la regardais, mais elle ne me regardait pas.
« Un cancer. » Je reçu comme un poignard dans le cœur, Julia avait eu beau me donner des coups de règles, elle avait été très gentille avec moi. Abigaël partie dans une autre pièce et à ce moment là je m'en voulais de lui avoir donner une souffrance. Parce que finalement mes potes n'avaient pas tort : je commençais à lui trouver du charme, merde elle était carrément sexy et pour une fois je ressentais des papillons dans le ventre. Je voulais la protéger. Je la rejoignis de nouveau.
« Je m'excuse, je ne savais pas. » Elle ne me regardait toujours pas, manquant de faire tomber un vase que je récupérais rapidement. Il valait cinq mille dollars et ma mère aurait fait une crise.
« Vous ne pouviez pas savoir. » « Son cancer... Il est grave ? » Je vis les larmes perlées au niveau de ses yeux, et je compris que c'était plus grave que je pensais. Je ne sus pas comment, mais j'avais réussi à me procurer l'adresse de l'hôpital où était mon ancienne gouvernante. Je me fis passer pour un membre de la famille pour pouvoir entrer, et ce n'était pas tout à fait faux : elle m'avait élevé. J'entrais après avoir frapper quelques coups.
« Si un jour on m'avait dit que Raphaël Wellington viendrait me voir à l'hôpital je n'aurai pas cru. C'est quoi cette tête d'enterrement ? » En effet, j'avais du mal à sourire. Elle était amaigrie, toute blanche et je ne pouvais pas croire que c'était la Julia que j'avais connu pendant des années.
« Je voulais te rendre visite quand même. » « Ne me dis pas qu'Abigaël a cassé des objets de valeurs. » « Tu crois que c'est pour ça que je te rends visite ?! » « Je ne vois pas pourquoi d'autres, j'ai une fille tellement maladroite que j'ai bien peur pour les porcelaines de ta mère. » Je l'avais tutoyé sans m'en rendre compte, elle ne m'avait pas grondé, sans doute n'avait-elle pas eu la force. Je m'assis sur une chaise et on parlait pendant une heure. Je vis qu'elle se fatiguait et je préférais partir.
« Raphaël j'ai quelque chose à te demander. » Je me retournais pour l'observer.
« Tu prendras soin d'Abbie n'est ce pas ? » « Arrête, tu ne vas pas mourir. » Elle ne répondit rien. C'était encore pire que ce que j'avais imaginé. Je lui promis avant de sortir.
« Tu es quelqu'un de bien. » Me dit-elle en reposant sa tête sur l'oreiller. Ce jour là, j'ai pleuré. C'était la première fois que je pleurais pour quelqu'un. Julia est décédée il y a trois mois. Ca a été dur. Pas que pour moi mais pour Abigaël. Je ne savais pas quoi lui dire, quoi faire. Je voulais changer pour elle, qu'elle voit que je n'étais pas qu'un fils à papa...