Je m'étais pour une fois accordée une grasse matinée. Habituellement à cette heure j'étais déjà rendue au bureau, café en main prêt à commencer une dure et longue journée de travail. Oui mais voilà, il y avait un tas d'avantage d'être son propre patron, le premier étant d'aller au boulot quand on le souhaitait. Mon absence en surprendrait certainement plus d'un mais j'avais besoin de dormir. La soirée avait été longue, Peter étant venu à l'appartement, nous nous étions éternisés comme toujours. Mais j'avais eu besoin de le voir tout simplement. Il était bien plus qu'un pote, un véritable frère. Et comme toujours entre bière et bouffe super méga grasse, on avait passer la soirée à parler de tout et de rien. De moi surtout. Il était encore très inquiet à mon sujet, même si j'essayais de lui faire comprendre que je remontais la pente doucement mais sûrement. Je n'étais pas prêt de l'abandonner lui et les autres. Je tenais trop à eux pour cela.

Je m'étirais avant de quitter mon lit et ma couette une bonne fois pour toute. Je ne m'étais pas accordé une journée depuis bien longtemps pour éviter de ressasser mon passé mais peut être que j'avais eu tord de ne pas prendre le temps de faire du tri dans ma vie. Je soupirai chassant ses idées, avant de foncer sous la douche dans l'espoir sans doute de me laver de tout mes problèmes.
Une fois propre, j'enfilais un jean et un t-shirt au col en V. Je pris ni la peine de me raser ou de me coiffer, après tout je n'étais pas censé sortir ! Mais mes plans furent bien vite bouleversé. Alors que je n'attendais personne, une furie frappa à ma porte. Les coups étaient si fort que j'hésitais un instant à ouvrir. De toute façon à ce rythme, celui ou celle qui tambourinait chez moi, allait bien défoncer ma porte d'entrée. « Nolan !!! ouvre la porte c'est urgent !!! ». J'aurai reconnu cette voix là entre mille. Jordane. Urgence. Je fonçais sur la porte pour l'ouvrir et ainsi dévoiler la silhouette avantageuse de celle qui était comme une sœur jumelle. Elle semblait paniquée et inquiète, comme si quelque chose de grave était arrivé. « Jo' qu'est qui se passe ? Me dis pas qu'il est arrivé quelque chose de grave aux autres ?  ». Depuis la mort d'Elyne, j'avais tendance à voir le mal partout, mais c'était devenu plus fort que moi. Mon cœur se serra dans ma poitrine à l'idée de devoir affronter à nouveau les murs blancs de l'hopital de Broome...

Mon visage inquiet s'était posé sur Jordane qui semblait vraiment perdue, comme si quelque chose d'affreux c'était passé. Je craignais le pire pour mes amis, nos autres amis, si il leur était arrivé quoique ce soit, je n'étais pas sur de pouvoir le supporter. J'avais déjà eu trop de mal à gérer la mort d'Elyne, je ne pourrai pas gérer la perte de l'un d'entre eux... Pourtant le hochement de tête négatif qu'elle eut à mon égard suffit à me rassurer. Ils allaient, ils allaient tous bien. Je soupirai de soulagement, avant de reporter mon attention sur Jordane. Si nos autres amis se portaient comme des charmes, elle en revanche n'allait pas bien. Quelque chose de grave avait du se passer pour qu'elle vienne défoncer ma porte à  cette heure. Et j'étais sur que je n'allais pas tarder à savoir quoi.
« Nono ! Patapouf ! Il est parti ! Et... Et j'arrive pas à le trouver... Il a pas l'habitude de sortir ! ». Fallait vraiment qu'elle arrête de me surnommer ainsi, c'était vraiment hideux ce truc. Nono, ça ressemblait à rien et j'avais toujours l'impression d'avoir douze ans quand on m'appelait comme ça.

Je soupirai en attendant parler de Patapouf. Ce n'était que ça. Enfin pour Jordane évidemment perdre ce gros pacha inutile relevait de la catastrophe nucléaire ou de la fin du monde. Je n'avais jamais compris pourquoi mais elle tenait à ce chat comme à la prunelle de ses yeux. Pour moi ce n'était qu'une boule de poil collante et affamée. J'accueillais mon amie dans mes bras pour lui offrir le réconfort dont elle avait besoin. L'entourant de mes bras, je caressait affectueusement sa longue chevelure comme pour la bercer. « Comment ça partie ? Il a quitté ton appartement ? » la questionnais je à la recherche d'informations. Connaissant cet idiot de chat, il aurait très bien pu se cacher dans la poubelle, sous le lit, dans le placard ou dans d'autres endroits auxquels je ne penserais pas. Bon en même temps Jo avait du retourner son appartement dans tout les sens avant de venir jusqu'ici... Donc si il avait été caché, elle l'aurait retrouvé. « Bon écoutes, il a pas du aller bien loin, on a qu'à sortir faire le tour du quartier on verra si on peut le trouver okay ? ». Je me dégageais de son étreinte pour voir ce qu'elle en pensait. En passant à l'action, elle retrouverait peut être le sourire. Et à défaut de retrouver Patapouf, j'étais à peu près sur qu'on allait bien se marrer. Ce qui ne nous ferait pas de mal.