« Monsieur ? Monsieur vous m’entendez ? » Je me relève en sursaut. J’ai mal à la tête, mal au dos et je me sens plus faible que jamais. Je suis dans une chambre blanche. Une chambre d’hôpital. Devant moi une infirmière et deux médecins me regardent d’un air grave. « Où suis-je ? » Je me sens pas bien. Vaseux. Quelque chose ne va pas, mais je n’arrive pas encore à dire quoi. « Vous êtes à l’hôpital universitaire de Sydney, Monsieur. Vous avez été rapatrié d’un hôpital Afghanistan. Vous vous souvenez de quelque chose ? Nous n’avons aucun papier vous concernant. » D’Afghanistan ? Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire en Afghanistan ? Je comprends ce qui cloche. Je me souviens de rien. Absolument de rien. Même pas de mon prénom. C’est affreux. J’ai l’impression que mon esprit est vide. Je me sens paniqué. J’ai du mal à respirer. Je regarde les médecins d’un air inquiet. « Je… Je me souviens pas. Je ne sais pas comment je m’appelle. Qu’est-ce qui m’est arrivé ? » « On vous a retrouvez dans le désert avec rien sur vous. Il semblerait que vous ayez subi des violences physiques… » Pendant plus d’une heure, une infirmière me parle en essayant de stimuler ma mémoire. Mais rien ne me reviens. Au bout d’une semaine, les médecins doivent me mettre dehors. Ils ne peuvent plus me garder. Je me retrouve sans rien, je ne sais même pas si j’ai un jour vécu à Sydney. Les médecins m’ont déclaré à la police, on a diffusé mon portrait de partout, on cherche à trouver des gens qui puissent me connaître. J’ai l’impression que l’Australie est mon pays. C’est sans aucun doute pour cela que l’on m’a rapatrié ici, mais il me manque quelque chose. Heureusement l’infirmière qui c’est occuper de moi, a bien voulu m’héberger. Elya est une gentille fille. Elle est plutôt mignonne aussi. Tous les jours elle me questionne sur ma vie. Ensemble on a découvert que je n’aime que le café noir, que je ne digère pas le lait et que je chante des vieilles chansons de rock sous la douche. Mais rien d’autre. Ma vie continuera en pointiller de cette manière pendant près de trois mois. Puis les rêves ont commencé. Je voyais toujours la même fille dans mes rêves. Une jolie blonde au sourire charmeur et qui m’appelait ‘Isaac’. « Elya je crois que je m’appelle Isaac. J’aimais bien le prénom que tu m’as donné, après tout James c’est pas mal. Mais je vois cette fille dans mes rêves et elle m’appelle Isaac, tout le temps. » « Isaac. Ca te va bien. »

Deux mois plus tard, des militaires se sont présentés à la porte d’Elya. C’est elle qui a ouvert, quand je suis arrivé derrière elle, l’un d’entre eux a eu comme un choc. « Bordel Isaac, on te croyait mort ! » Il m’a pris dans ses bras comme si on se connaissait depuis des années. « Je… J’ai l’impression qu’on se connaît, mais… Je me souviens de rien. » Le jeune officier à l’air attrister d’un seul coup. Elya lui offre d’entrer et en quelques minutes, il m’explique que j’étais militaire, nous étions en Afghanistan et je me suis fait enlever par des rebelles. C’est mon portait dans le commissariat de ma ville natale qui a attirer le regard des gens. Je m’appelle Maël Isaac Callaigh et j’ai vingt-cinq ans. La fille que je voyais dans mes rêves, n’est autre que la petite amie que j’avais à l’époque. J’ai toute une vie qui m’attend à Broome, mais je me souviens pratiquement de rien. Excepter une chose. Cette fille. Jade. J’ai l’impression de l’aimer. Comme je n’ai jamais aimé une femme et pourtant je ne l’ai toujours pas revu…