« Moi je suis Batman ! » Mon petit frère attrape son draps et ce le jette sur l’épaule pour rapidement devenir son héros préférer. Il a quatre ans et j’en ai cinq. Tendre âge de l’enfance où tout n’est que jeu et amusement. Notre truc ? Les supers héros justement. On aime courir dans toute la maison en se prenant pour les héros de nos bandes dessinées favorites. C’est exactement ce que nous faisons en cette après-midi pluvieuse. Maman nous demande de ne pas courir dans les escaliers, mais c’est un peu trop tard étant donner que je cours déjà derrière Jayden dans le couloir de l’étage et qu’il ce dirige vers les escaliers justement. « Mais c’est nul, Batman c’est mon préférer. T’as pas le droit de me le piquer. » lui dis-je tandis qu’il s’arrêtait pour chercher je ne sais quoi dans sa chambre. On ce dispute souvent avec Jayden. Cela ne dure jamais bien longtemps, mais comme tout les petits garçons du monde ou plutôt comme tout les frères du monde, il nous arrive de ce prendre la tête pour pas grand chose. Comme aujourd’hui. Habituellement c’est toujours moi qui fais Batman. Parce qu’il a toujours été mon préférer et que papa choisi toujours la bande dessinée avec Robin ou Batman doit sauver une jolie fille qui a été enlever par un méchant. C’est celle que je préfère comme histoire. Mais il semblerait que mon petit frère ce soit mis en tête de m’embêter aujourd’hui. « Non toi tu seras Robin et tu devras courir derrière moi. » me dit-il du haut de ses quatre ans, avec sa cape trois fois trop grande pour lui. Il a beau me taper sur le système des fois, je l’aime quand même Jayden. Au début, j’étais pas vraiment content d’avoir un petit frère. Mes parents s’occupaient un peu moins de moi et puis il pleurait tout le temps quand il était un bébé. Je pouvais pas lui piquer ses doudous, mais lui il avait le droit de me prendre mes jouets. Les débuts ont été laborieux, mais désormais cela va de mieux en mieux. Il est mon petit frère, on a le même caractère et puis au final c’est marrant de jouer avec lui. On repart en courant et en ce criant dessus, parce qu’il est clair que je n’ai pas du tout envie d’être Robin. Dans les escaliers, je me prends les pieds dans la cape de Jayden et on dégringole les dernières marches tout les deux. « Aïe ! » Sans doute alerter par le bruit assourdissant que l’on vient de faire, maman accours dans le couloir et nous jette un regard noir alors que l’on ce relève difficilement. « Je vous ai dit quoi les garçons ? On ne court pas dans les escaliers ! » nous dit-elle tout en essayant de me montrer qu’elle est en colère contre nous, mais Jayden ce met à pleurer parce qu’il c’est fait mal et elle viens tout de suite nous faire un câlin en nous demandant si on va bien et en rajoutant tout de même que l’on ne doit pas courir dans les escaliers. On a gardé quelques bleus de ce jour-là, mais ce n’est pas cela qui nous as empêché de recommencer à courir de partout dans la maison en continuant à ce disputer pour oui ou pour un non.

Mon adolescence ne sera pas aussi naïve et charmante que mon enfance. Je n’étais pas spécialement un grand fan de l’école. Rester des heures assises sur une chaise à écouter un vieux professeur nous expliquer pourquoi un plus un fait deux et non pas trois. Très peu pour moi, vraiment. Je préfère encore passer mon temps à jouer au basket ou a faire du skate. Mieux encore, je préfère me faire virer de cours pour aller fumer une cigarette. Ou autre chose. Oui j’enchaîne les conneries. Je ne sais faire que cela et le pire dans tout cela c’est que j’entraîne mon petit frère dans mes conneries. Mais c’est ma vie et je l’aime comme cela. Il n’y a pas que ma vie que j’aime d’ailleurs. Il y a Jade. Jade la fille un peu garçon manqué. Je la connais depuis des années, mais depuis le Lycée notre relation à bien changer. Avant ce n’était que nous deux contre le reste du monde, puis Lili à débarquer dans nos vies. On a commencé à former une petite bande. Jayden c’est ajouter au lot, puis Jade à débarquer ainsi que Joseph. Ensemble nous étions inséparables. On passait le plus clair de notre temps à déconner et à profiter de la vie. On était jeune et on adorait cela. Puis il y a eu ce soir bien particulier où j’ai invité Jade à venir avec moi à Ganteaume Point. Le coin des amoureux. On c’est retrouver tous les deux pour la première fois depuis des mois. Assis sur un rocher, je le regard en souriant timidement. Elle évite mon regard, mais on ne cesse de se rapprocher. Jusqu’au moment où nos lèvres se retrouve qu’a quelques centimètres l’une de l’autre. Je l’embrasse tendrement pour la toute première fois. « Tu veux bien me supporter comme petit copain ? » Ce n’est pas la première fois que j’ai une petite amie, mais avec Jade tout est différent. C’est inexplicable. « Bien sûr, idiot ! » Je laisse ma main glisser sur sa joue et l’embrasse à nouveau. Nous voilà en couple désormais. Elle est ma meilleure amie, mon amante et tout le reste. Celle que j’aime plus que tout.

Vingt et un an et je viens de signer pour m’engager dans l’armée. Je n’ai pas envie de faire de longues études et j’ai toujours aimé les activités physiques. L’armée est apparue comme une solution évidente. Je servirais mon pays en faisant quelque chose qui m’intéresse. La nouvelle n’est pas aussi bien passer auprès de mon petit frère et plus particulièrement auprès de Jade que je retrouve juste après avoir signer mon contrat. « Alors ? Tu as signé ? » « Oui ma puce… » Elle baisse la tête et viens tout de suite se blottir dans mes bras. Je ne veux pas la rendre triste, mais il faut que je fasse quelque chose de ma vie et l’armée est ce que je veux. Mais je sais ce qui lui fait peur. Elle ne veut pas me voir partir sur le front. « Je ferais tout pour ne pas partir. Je te le promets. On se verra tous les weekends et dès que je serais en perm’. » Je me penche vers elle et l’embrasse tendrement. Je ne veux pas qu’elle se fasse du souci pour moi, mais j’ai peur pour notre relation. Cela fait quelques années que nous sommes ensembles désormais et je l’aime toujours autant. Nous sommes le petit couple de la bande. Devant nos amis je me contente de la prendre dans mes bras ou de lui voler un petit baiser, mais lorsque nous sommes que tous les deux ce n’est pas vraiment la même chose. Nous sommes un couple fusionnel et passionné. Et j’ai peur de perdre tout cela.

« Monsieur ? Monsieur vous m’entendez ? » Je me relève en sursaut. J’ai mal à la tête, mal au dos et je me sens plus faible que jamais. Je suis dans une chambre blanche. Une chambre d’hôpital. Devant moi une infirmière et deux médecins me regardent d’un air grave. « Où suis-je ? » Je me sens pas bien. Vaseux. Quelque chose ne va pas, mais je n’arrive pas encore à dire quoi. « Vous êtes à l’hôpital universitaire de Sydney, Monsieur. Vous avez été rapatrié d’un hôpital Afghanistan. Vous vous souvenez de quelque chose ? Nous n’avons aucun papier vous concernant. » D’Afghanistan ? Mais qu’est-ce que je pouvais bien faire en Afghanistan ? Je comprends ce qui cloche. Je me souviens de rien. Absolument de rien. Même pas de mon prénom. C’est affreux. J’ai l’impression que mon esprit est vide. Je me sens paniqué. J’ai du mal à respirer. Je regarde les médecins d’un air inquiet. « Je… Je me souviens pas. Je ne sais pas comment je m’appelle. Qu’est-ce qui m’est arrivé ? » « On vous a retrouvez dans le désert avec rien sur vous. Il semblerait que vous ayez subi des violences physiques… » Pendant plus d’une heure, une infirmière me parle en essayant de stimuler ma mémoire. Mais rien ne me reviens. Au bout d’une semaine, les médecins doivent me mettre dehors. Ils ne peuvent plus me garder. Je me retrouve sans rien, je ne sais même pas si j’ai un jour vécu à Sydney. Les médecins m’ont déclaré à la police, on a diffusé mon portrait de partout, on cherche à trouver des gens qui puissent me connaître. J’ai l’impression que l’Australie est mon pays. C’est sans aucun doute pour cela que l’on m’a rapatrié ici, mais il me manque quelque chose. Heureusement l’infirmière qui c’est occuper de moi, a bien voulu m’héberger. Elya est une gentille fille. Elle est plutôt mignonne aussi. Tous les jours elle me questionne sur ma vie. Ensemble on a découvert que je n’aime que le café noir, que je ne digère pas le lait et que je chante des vieilles chansons de rock sous la douche. Mais rien d’autre. Ma vie continuera en pointiller de cette manière pendant près de trois mois. Puis les rêves ont commencé. Je voyais toujours la même fille dans mes rêves. Une jolie blonde au sourire charmeur et qui m’appelait ‘Isaac’. « Elya je crois que je m’appelle Isaac. J’aimais bien le prénom que tu m’as donné, après tout James c’est pas mal. Mais je vois cette fille dans mes rêves et elle m’appelle Isaac, tout le temps. » « Isaac. Ca te va bien. »

Deux mois plus tard, des militaires se sont présentés à la porte d’Elya. C’est elle qui a ouvert, quand je suis arrivé derrière elle, l’un d’entre eux a eu comme un choc. « Bordel Isaac, on te croyait mort ! » Il m’a pris dans ses bras comme si on se connaissait depuis des années. « Je… J’ai l’impression qu’on se connaît, mais… Je me souviens de rien. » Le jeune officier à l’air attrister d’un seul coup. Elya lui offre d’entrer et en quelques minutes, il m’explique que j’étais militaire, nous étions en Afghanistan et je me suis fait enlever par des rebelles. C’est mon portait dans le commissariat de ma ville natale qui a attirer le regard des gens. Je m’appelle Maël Isaac Callaigh et j’ai vingt-cinq ans. La fille que je voyais dans mes rêves, n’est autre que la petite amie que j’avais à l’époque. J’ai toute une vie qui m’attend à Broome, mais je me souviens pratiquement de rien. Excepter une chose. Cette fille. Jade. J’ai l’impression de l’aimer. Comme je n’ai jamais aimé une femme et pourtant je ne l’ai toujours pas revu…